La Martinique fait rêver bon nombre de personnes. Rien que son nom évoque les plages de sable blanc, la mer turquoise, les plantes exotiques… Imaginez-vous au bord de l’eau, entouré de palmiers ; il ne manque pas quelque chose ? Si : un cocktail à base de rhum ! Cet alcool fait partie intégrante du patrimoine local. Réputé dans le monde entier, le rhum martiniquais est le seul à avoir reçu le label AOC, preuve de son excellence.
Si vous passez des vacances sur l'île aux fleurs, la route des rhums de Martinique vous en apprendra beaucoup sur la fabrication de ce breuvage authentique, qui fait la fierté de l’île aux fleurs. Vous êtes amateur de rhums ? Votre palais et vos yeux seront conquis par les robes de ce précieux nectar !
L’histoire du rhum
Pour commencer, parlons de l’ingrédient principal utilisé pour fabriquer le rhum : la canne à sucre. On doit l’introduction de cette plante aux Amériques à Christophe Colomb, en 1493. La canne s’acclimate parfaitement en Martinique et les esclaves seront rapidement mis à contribution pour la cultiver.
D’autre part, les moulins à sucre apparaissent aux Antilles vers la fin des années 1630, notamment à la Barbade, considérée comme le berceau du rhum. On découvre alors qu’en faisant fermenter du jus de sucre de canne, on obtient une eau-de-vie. En outre, les plantations commencent à se développer en 1654.
Quelques années plus tard, en 1667, le père du Tertre décrit pour la première fois le processus de fabrication du rhum. Puis, en 1694, le père Labat apporta ses connaissances en matière de distillation de « vesou », ou jus de canne broyée. Frappé d’une terrible fièvre, il fut soigné en buvant une infusion composée d’alcool de canne. Par conséquent, il s’intéressa à ce breuvage : il importa des alambics et perfectionna ainsi le procédé d’élaboration de l’eau-de-vie de canne.
À cette époque, les Anglais la nommaient « kill devil » (« tue-diable »), ce qui donna « guildive » en français. Les esclaves l’appelaient, quant à eux, « taffia ».
Ce n’est qu’en 1768 que le « rhum » est orthographié tel que nous le connaissons aujourd’hui, lorsque Diderot et D’Alembert le publièrent dans leur Encyclopédie.
Plus récemment, en 1996, le rhum agricole martiniquais a obtenu le label « AOC Martinique ». L'Outre-mer bénéficient, pour la première fois, d’une AOC (appellation d’origine contrôlée). Au fil des années, les producteurs ont su perpétuer et améliorer leur savoir-faire artisanal, qui fait désormais partie du patrimoine vivant, pour élaborer cette boisson enivrante. D’autres rhums ont obtenu une IGP (indication d’origine protégée) en France, tel que le « Rhum de la Guadeloupe ».
Aujourd’hui, cet alcool reste très apprécié. En Martinique, il se boit à n’importe quelle heure, avec une appellation spécifique selon le moment de la journée : par exemple, le premier verre avant le petit-déjeuner s’appelle « le décollage ».
Les catégories de rhum
Il faut tout d’abord différencier le rhum non agricole ou industriel du rhum agricole. On produit ce dernier en utilisant du pur jus de canne à sucre. Il est donc de meilleure qualité que le rhum non agricole, fabriqué, lui, avec les résidus de canne (mélasse). Le rhum porte aussi un nom différent en fonction de son âge.
Rhum blanc
Ce rhum possède un goût prononcé de canne à sucre fraîchement coupée. La teneur en alcool du rhum blanc agricole est généralement comprise entre 50° et 55°. Il est rapidement mis en bouteille après sa fabrication, ce qui en fait un jeune rhum. En effet, il reste en fût 3 mois en moyenne.
Il sert de base dans la préparation de certains cocktails, dont le ti-punch, emblématique des Antilles.
Rhum ambré
C’est un rhum blanc mis en fût (de chêne le plus souvent) pour une durée de 12 à 18 mois. À l’issue de cette période, il prendra une jolie couleur ambrée, d’où son nom. Pendant son processus de vieillissement, il pourra développer des arômes de vanille, de caramel, de noix de coco… en fonction de la barrique utilisée.
Idéal dans les cocktails qui demandent une plus forte saveur, vous l’apprécierez également seul, avec de la glace. Enfin, vous pourrez l’utiliser pour flamber des plats ou parfumer des desserts.
Rhum vieux
Son élaboration repose sur le même principe que le rhum ambré, à la différence qu’il devra vieillir au minimum 3 ans en fût. Le vieux rhum sera moelleux ou sec et prendra différentes saveurs (boisée, fruitée ou fleurie) selon le ou les fûts utilisés, le taux d’humidité, la température, etc.
Les fins connaisseuses préféreront déguster ces alcools d’exception purs, pour profiter de chacune de leurs notes.
Rhum paille
Le rhum paille ressemble fortement au rhum ambré. Il reste cependant moins longtemps en fût, soit environ un an. En général, sa teneur en alcool va de 40° à 50°.
La route des rhums en Martinique : Les distilleries à découvrir
Installée à l’origine à Saint-Pierre, cette distillerie fût transférée à Sainte-Marie en 1970 suite à une éruption de la Montagne Pelée. Chaque année, elle produit plus de trois millions de litres de rhum !
Découvrez ce lieu mythique avec ses vastes plantations et son musée, dans lequel vous en apprendrez beaucoup sur l’histoire de ce breuvage, et dégustez de délicieux rhums agricoles AOC.
Au pied de la montagne Pelée, à Macouba, se trouve la légendaire rhumerie J.M. Authentique, grâce à sa petite taille et son isolation, elle est aussi agréable et rapide à visiter.
Profitez-en pour vous rendre à l’Habitation Bellevue, où sont cultivées des cannes à sucre d’exception, non loin de là.
La distillerie Depaz est l’une des plus anciennes de l’île, ce qui en fait une référence. Fondée en 1651 dans une maison de maître, elle jouit d’un savoir-faire ancestral. Vous la trouverez au sud de la montagne Pelée. Tous ces rhums bénéficient de l’AOC.
À Rivière-Pilote, cette rhumerie produit trois rhums authentiques : La Mauney, Trois-Rivières et Duquesne. Les rhums blancs et les vieux rhums possèdent l’AOC. N’hésitez pas à y faire un tour, d’autant que les visites et dégustations sont gratuites.
Cette distillerie familiale, située au Carbet, réalise des rhums AOC connus dans le monde.
À Fort-de-France, Dillon élabore les célèbres rhums blancs agricoles AOC depuis 1779.
Basée à la capitale, cette distillerie à vapeur fabrique uniquement des rhums blancs, très doux, ainsi que des vieux rhums, tous AOC.
Vous découvrirez cette majestueuse rhumerie près de Gros-Morne, au cœur de l’île. Ses jardins valent le coup d’œil. La preuve : ils ont reçu le label « Jardins remarquables » en 2015.
Il existe d’autres rhumeries. Certaines ne sont plus en activité, d’autres réalisent seulement des rhums industriels.
La récolte de la canne à sucre se fait de février à juin, période idéale pour visiter ces domaines.
Partez à l'aventure de la route des rhums !
Maintenant que vous connaissez tout sur la boisson fétiche des Antillais, direction la route des rhums en quête de fabuleuses aventures ! Les dégustations proposées par les rhumeries vous permettront de mettre la main sur la boisson de vos rêves. Attention toutefois à consommer cet alcool avec modération ! Il serait dommage de ne pas profiter des splendides paysages martiniquais, typiques des Caraïbes.